rubrique "le calendrier"

L’association
Clément Kieffer a proposé tous les dimanches du 2 juin au 6 novembre 2019

Séries éparses en résonance
photographies par Jean L'Huillier
gravures et dessins de Clément Kieffer

Terre, terrain, territoire
Un moment, devant moi, je regarde le temps et l’espace, l’espace et le temps.
C’est ici l’objet de ma démarche photographique : l’espace dabord (la nature le plus souvent) et celle plus diffuse de l’écoulement du temps. Les multiples temporalités sont perçues (éprouvées) à travers (en parcourant) les lieux (l’espace, la nature), elles traduirons des vues d’un territoire quelconque (n'importe quel) dabord puis, mais aussi, quelconque (banal, commun, insignifiant, sans intérêt particulier à priori.
Ma démarche consiste à proposer une vision singulière d'un territoire (dans le sens de paysage) qui serait une curiosité, un objet esthétique, une intention en devenir. C'est un geste intellectuel et sensible qui mêne vers une expression dynamique (active) du paysage. Je propose à ceux qui les regardent des images à lire qui souvent se relient et de se promener entre elles.

Représentation : parler de représentation, c’est exprimer le désir de rendre compte de cette « réalité » qui nous entoure, omniprésente, changeante et insaisissable. Ce que l’on appelle le « cadre » d’une photographie n’est que la délimitation et l’appropriation d’un espace. Ce qui veut dire nommer, décrire et situer dans le temps et l’espace.

Territoire : tout au long, pour sa carte, pour la multiplicité de ses lieux, et pour les itinéraires qu’ils induisent. C’est un monde qui se découvre en perspective horizontale, et non pas seulement en plongée verticale. On parcourt son territoire de toutes les façons, à pied, en voiture, en bâteau ou à vélo. On n’en sature pas la totalité en tous sens, mais on le traverse, d’abord d’ouest en est, puis d’est en ouest pour le retour. Cette traversée est jalonnée d’arrêts, le temps d’une pose, le temps de la pose.

Des points, des lignes, des vecteurs, des visées, des secteurs. Une géométrie, une structure abstraite. Les noms de lieux également, pour ancrer le réel, et aussi pour la fonction instructive des mots, laquelle est partie prenante de l’efficacité esthétique : car il faut promener le lecteur-spectateur à travers un paysage identifiable, parce qu’il y peut prendre un double plaisir, celui d’apprendre et celui de rêver. (Bois le loup, La Maquinière, etc.). Apprendre et rêver sur le paysage. Mais aussi apprendre et rêver sur les jeux plus abstraits du voyage comme système ou réseau de déplacements.

De prises de vues, d’arrêts, de regards, de visées, de surplombs, de perspectives, pour tout dire d’optiques.

6 octobre 2019 : Lecture d'extraits du Carnet noir
par son auteur Gilbert Vautrin, poète marcheur ...


Articulation avec le travail de Clément K.

... parceque je viens de découvrir le travail de Clément Kieffer et me suis apperçu de certaines convergeances avec le mien.
Les sujets, l’attachement à la ruralité, la nature, les arbres, mais aussi la répétition de ces motifs. Le noir et blanc également, celui de l’encre en gravure comme celui de la photographie que je pratique.

Jean L’Huillier
Né à Thionville (Moselle) le 6 août 1961
Étudie les arts appliqués à Roubaix (59)
puis à l’ENS Cachan pour devenir professeur.
Enseigne aujourd’hui le design et les arts appliqués à Nancy.